« bachi-bouzouk de tonnerre de Brest, bande d’escrocs, bougre d’ectoplasme de moule à gaufres, cornichon de zouave, morues dans un carton à chapeau » aurait pu dire le célèbre capitaine en voyant l’incompétence et la désinvolture de certains moussaillons du paquebot encore bénéficiaire – mais pour combien de temps ? – baptisé « La Poste ».
Car le naufrage des ex-PTT est proche, si le commandant ne change pas de cap, tel le pacha du Titanic ne voyant pas les icebergs.
La Peste Privée dans le service public de la Poste
Image Cpolitic soumise aux Common Creatives
Démarrons par deux anecdotes bien concrètes concernant deux colis.
– Le premier, une webcam acheté chez dell.fr, est expédié le 6 janvier de Pologne. UPS se charge du transfert vers la France puis ensuite c’est le groupe la Poste, via ColiPoste, qui prend le relais.
Sauf que le 19 janvier toujours rien. Chez Dell, on précise n’avoir aucune information à partir du moment où ColiPoste prend le relais. Magnifique quand on sait que le colis aurait dû arriver le 13 janvier, en suivant la date indicative maximale de la facture, elle bien reçue (isc!).
– Le deuxième colis n’est toujours pas arrivé alors qu’il a été expédié fin décembre. 1er appel, le Mercredi 14 janvier, enfin plusieurs appels à différents numéros pour être précis: standard, réception courrier, et même conseiller financier ou immobilier étant aussi client de La Banque Postale, la filiale privée de l’entreprise à capitaux public.
Personne ne décroche, aucune messagerie sauf sur le répondeur de la conseillère financière « Je ne suis pas là le mercredi ». Au moins elle prévient!
Donc pour la faire courte: inutile d’appeler La Poste un mercredi, « veuillez patienter ».
Jeudi 15 janvier: après avoir laissé un message sur son répondeur, la conseillère financière appelle et délègue le problème à sa collègue responsable du courrier.
Celle-ci rappelle quelques heures plus tard pour préciser qu’elle n’est pas responsable des colis – on ne mélange pas les torchons et les serviettes – mais qu’elle a demandé à ColiPoste d’appeler pour communiquer leurs informations. En tout cas une chose est sûre: ce colis a bien été livré mais visiblement soit pas à la bonne adresse, soit à un voisin mal intentionné.
D’ou un échange truculent au téléphone:
– « Demandez à vos voisins si ce ne sont pas eux qui l’ont ! »
– « Bien sûr, et je vais me faire toute la rue aussi? »
Heureusement le bordereau fatal répondra à toutes les curiosités ou presque, puisqu’il n’y aura qu’une signature mal faite, les PDA avec signature numérique étant passés par là.
Jeudi 15 après-midi: aucun appel de ColiPoste.
Vendredi 16: idem. Impossible de recontacter la responsable du courrier au même numéro précisé pourtant par ses soins, et impossible de contacter n’importe quel numéro à La Poste: la même chose que le mercredi en somme. Vacances, Grève, incident Soveso, attaque martienne?
Samedi 17: Histoire de mettre la pression, car toujours aucune nouvelle de ces maudits colis, dont le numéro de référence est pourtant connu concernant le deuxième colis, dépose d’un message viril mais correct sur la messagerie de la conseillère financière avec une demande de voir le chef d’agence.
Lundi 19 janvier 16h30: La conseillère financière daigne enfin rappeler pour préciser: « qu’elle n’est pas responsable des colis et courriers mais que sa collègue s’en charge et appelle dès demain (ce matin) »
Selon les dernières informations, tout bloque au niveau de Colipost depuis jeudi où un fax a été envoyé par le centre postal.
Un peu moins d’une semaine suffit donc la Poste pour n’avoir aucune réponse à communiquer aux clients les plus fidèles, pardon, aux vulgaires usagers.
Et pourtant en plus de 25 ans, l’incompétence et le « je-men-foutisme » ne sont pas nouveaux mais depuis quelques mois, cela a pris visiblement des proportions énormes. Petit historique:
– un conseiller financier, chef d’annexe (wahou!), plus intéressé par les vacances des jolies filles que de préconiser un CEL en complément d’un PEL. Ce qui aurait permis quelques années plus tard, un prêt immobilier bien plus avantageux.
– un conseiller immobilier de La Poste qui découvre au troisième et dernier rendez-vous que les plafonds du prêt à taux zéro ne sont pas à jour sur son logiciel, tout en sortant une magnifique feuille de papier de son tiroir! Le même conseiller qui vous donne droit à une assurance avec un taux digne des grabataires et qui a le culot de vous reprocher, devant votre conseiller financier habituel, d’être aller voir ailleurs sans lui en parler.
– une conseillère financière qui, pendant un rendez-vous en agence très difficile à avoir le samedi, précise que le CEL n’est pas à son plafond et qu’ouvrir un Livret de Développement Durable (ex-CODEVI) est inutile, trop long et fastidieux. Pas de chance, après consultation des comptes sur internet, le CEL était réellement à son plafond. En attendant, la somme à placer reste sur un CCP sans aucun taux de rémunération.
Astuce ou incompétence? Car il faudra réussir à avoir de nouveau un rendez-vous le samedi…
– Posez une question sur le site labanquepostale.fr, et attendez la réponse…qui ne viendra pas. Après consultation de la conseillère financière sur la raison du possible « bug »:
– « c’est étonnant j’ai essayé la semaine dernière, ça marchait! » Aucune suite ne fut donnée évidemment.
– Un simple changement de conseillère qui se fait dans l’opacité et la surprise la plus totale:
– « Ah vous n’avez pas reçu la lettre vous précisant le changement de conseillers? »
– « Non pas du tout. Ce n’est pas La Poste qui est chargé des lettres, d’ailleurs? »
– Un conseiller financier qui revient de vacances, surbooké, et qui exécute à 10h15 un ordre de bourse faxé à 8h20 au lieu de le passer 9h (ouverture de la bourse) comme demandé explicitement: moins 4% soit plus de 30 euros de perdu.
Heureusement le règlement des PEA permet derrière « les impondérables incidents des réseaux de télécommunications » de couvrir les problèmes d’organisations et de sous-effectif à la poste. Car si le conseiller avait appelé avant de passer l’ordre, même à 10h15, nul doute que l’émetteur aurait annulé l’ordre voyant le cours de bourse chuter.
– Deux employés au guichet, feignants, mal-polis, tire-au-flanc qui exaspèrent un client sur deux et qui ne préviennent pas qu’il faut apporter les cartes d’identités des deux intéressés dans le cadre d’une procuration.
Car une procuration ça peut servir quand les nouveaux facteurs refusent que votre famille prennent vos chéquiers à votre place, chéquier que vous n’utilisez pas d’ailleurs, mais « c’est la procédure ». Alors même que depuis 25 ans, le facteur remettait ce chèque sur simple signature d’un tiers voire au début, remettait directement le chéquier dans la boite aux lettres en imitant la signature. (d’un extrême à l’autre!)
Dommage que la sécurité déployée aujourd’hui pour récupérer un malheureux chéquier non souhaité ne soit pas aussi méticuleuse pour l’envoi et le transport des colis. Dommage…
Quant aux mauvais conseils donnés par les différents conseillers ou aux employés des guichets, il a été prouvé que soit cela relevait du propre caractère de la personne – l’erreur est humaine – soit d’un ordre de la hiérarchie pour vendre des produits avec plus de marges. (voir vidéo ci-dessous)
Vidéo de Bakchich: Les ravages de la Privatisation
Tu sais ce qu’il te dise les bretons?
Ce matin, par hasard, on peut apprendre à la radio ou sur internet (voir télégramme de brest), que des associations bretonnes et des élus bretons protestent contre la Poste pour les nouvelles directives: ne plus mettre d’accents sur les adresses des lettres, accent et apostrophes utilisés notamment en langue bretonne même pour des noms propres. C’est beau le service public.
La poste se défend d’un point de vue technique, en précisant que les nouvelles machines optiques ne savent pas lire les accents.
C’était son compter l’existence d’autres langues dans le monde, présentant elles aussi des accents, et dans des pays où les entreprises postales utilisent pourtant des machines optiques.
Les responsables de la Poste ayant fait son choix se cachent donc derrière leur petit doigt pour justifier l’injustifiable: que l’être humain s’adapte à la technique, alors que c’est l’inverse qui est de mise partout ailleurs.
La vraie raison d’une telle demande serait plutôt à voir du côté de l’incompétence – un malencontreux oubli dans le cahier des charges de l’appel d’offres ? – ou du côté des économies de bout de chandelle.
ça bouge avec la Poste? Non, ça traine et la méfiance grandit mois après mois, années après années.
Pauvre service public…
Blog Cpolitic 
Laisser un commentaire