Low-cost contre Libertés, Economie contre Ecologie, Démagogie contre Droits de l'Homme…

Comme promis, le groupe Danone vient de mettre en rayon les nouveaux yahourts économiques dits « low-cost » ou « éco-pack ». Moins d’emballages, moins de produits (115g au lieu de 125g par pot), pas de publicité, et enfin adaptés à la nouvelle demande des consommateurs français moins cher pour presque autant. Ainsi après les voitures comme « la Logan », les fleuristes « Happy », la mode du « low-cost » s’insinue partout, pour le pire et le pire et les sacro-saintes marges.

Les temps sont modernes et dures
Pendant les débats de la dernière élection présidentielle, le thème majeur était le pouvoir d’achat. Plus d’un an après, évidemment la promesse est loin d’être tenue. La faute à la crise mondiale, le prix du baril du pétrole, les caisses vides de l’état, Ben Laden, la petite souris, et ce con de Régis, aussi.
« L’énergie est notre avenir économisons là. » derrière un tel slogan choc, on se doute bien qu’économiser le gaz, l’eau ou l’électricité à un intérêt économique plutôt qu’écologique, et que justement « cette écologie a bon dos ». Il serait illusoire de dire que les mentalités ont changé.

Taxe déguisée Ecologie par le dessinateur Delize

Source: Yahoo News / Delize

Retour vers le futur
Après la deuxième crise pétrolière de grandes campagnes financées par l’Etat français ont été mises en place pour demander aux gens d’économiser les ressources énergétiques.
Mais la grande crise passée, les années 90 ont vu renaître une relative richesse financière et le gaspillage qui va avec. L’avertissement n’avait pas été compris.
Puis en 2000, l’administration Bush a pris de force le pouvoir aux USA, puis les tours se sont écroulées, une nouvelle crise a commencé. Répétition à celle que nous connaissons avec son lot de guerre injustes qui ont ouvertes à jamais des boîtes de Pandore. Sème la haine, récolte la guerre.
Et pendant ce temps les pays émergents comme l’Inde et la Chine ont connu une progression fulgurante. Un temps de répit très court, 2 ans tout au plus (2005-2006), puis la crise des subprimes, le Kerviel World Record, la flambée des prix du pétrole, une 3ème guerre mondiale imaginable.
Parallèlement le tsunami, Katrina et enfin le film d’Al Gore ont mis le feu à la poudre écologique qui refusait de s’enflammer durant tout ce laps de temps perdu.
Nationalisme et corruption, concurrence de la Mondialisation, Profits à tout prix et un soupçon d’écologie.

Faire mieux, moins cher
Continuant la folie des 80 puis 90, les industriels devant la nouvelle crise appliquent les mêmes principes. Proposer des meilleurs produits que la concurrence pour moins cher, au détriment de tout, de l’éthique des conditions de travail à l’immoralité écologique. Du profit à court terme que ce soit pour les grosses usines bien souvent polluantes que les sociétés de services et autres bureaux d’études. Faire mieux pour bien moins cher dans des pays bien moins regardant sur les normes environnementales et salariales. Une aubaine pour les grands groupes et leurs clients qui n’imaginent pas, ou plutôt, ne veulent pas savoir, ce qui se cache derrière le joli débardeur rose bonbon fait en Birmanie, le nouveau soin du corps Dove avec ses huiles de palme, leur dernier ordinateur portable Fujitsu-Siemens par des ouvriers sans droit, ou le nouveau logiciel fait au Maroc ou en Inde pour pas cher mais tout bugué qu’ils viennent d’acheter.

Monde de fous ou le moins cher doit être encore moins cher
Voyant le vent venir, les industriels ont compris que les exigences actuelles en terme de prix et de qualité ne suffiraient pas. La spéculation des matières premières, car en volume la production mondiale agricole actuelle peut nourrir 12 milliards d’êtres humains (véridique!), a été une formidable aubaine pour aller encore plus loin.
Concernant l’énergie, les experts expliquent les hausses du Gaz et d’autres produits liés à la filière des hydrocarbures par le prix du baril de pétrole en hausse « perpétuelle ».
Mais les baisses? Car là encore les baisses liées à ce prix du baril sont étrangement moins rapides que les hausses. Air France a mis plusieurs semaines avant de diminuer son supplément kérosène, GDF-Suez joue la montre. Et puis Albert Frère, un de ses actionnaires n’a comme ça aucun souci à se faire.
Alors le bon peuple subissant ses abus, s’est tourné vers la nouvelle solution miracle des marketeux, ces experts en marketing et autres filouteries financières avec le « Hard Discount » comme les chaînes Aldi, Lidl venus d’Allemagne.
Mais comme le Tiers Etat n’a même plus assez de sous pour s’acheter des produits au rabais à la fabrication déjà délocalisée, les Experts ont créé le « low-cost ». Eurêka!

Yoghout, Voiture, Fleur, Tee-Shirt tout y passe. On délocalise à tour de bras. L’inde et la Chine sont trop chères? A l’image d’Adidas, délocalisons au Laos, Cambodge ou Vietnam voire dans les pays de l’Est où la mafia locale a remplacé la bureaucratie communiste. Les mêmes pourritures humaines mais sans l’étoile rouge, question de mode. Fermez les yeux, on s’occupe de vos chaussures de sport.

De l’abus nait l’abus: chacun veut sa part
La Grande Distribution, quant à elle, met une pression monumentale sur tous les acteurs de la filière: logistique, fournisseur, producteurs, petits ou grands industriels etc…
L’objectif est de rogner partout et de faire les fonds de tiroirs pour assurer des marges de plus en plus confortables malgré les conditions économiques et le pouvoir d’achat.
Et si l’Etat, pour compenser son incompétence chronique à gérer son budget, créer de nouvelles taxes, les esprits s’échauffent. Certains comme Michel Edouard-Leclerc n’hésite même plus à employer la démagogie pour récupérer les médicaments des pharmaciens ou en insultant directement le ministre du développement durable.

La corde
On tire sur les prix, on tire sur cette corde qui mêle coût minimum, qualité, éthique, salaire. Devant les conditions économiques, l’Occident, dont la France, se réfugie dans cette mode du Développement Durable. Payer légèrement plus cher pour conserver sa bonne conscience. Les grandes enseignes y ont vu une nouvelle opportunité et s’y sont jetés à pieds joints. Et si on pouvait encore profiter de ce nouvel engouement humanitaire pour se faire de l’argent voire plus d’argent qu’avant?
Après question durabilité du développement tout est relatif, à l’instar du Dove ou du Nutella où le client final ne verra jamais de ses yeux qu’il a fallu planter des palmiers à huile et pratiquer la déforestation de la forêt primaire pour lui apporter son produit au meilleur prix. Question de marge, la vie des Orang-Outans passera après le goûter des enfants.

Jusqu’où?
Consommer, consommer encore et encore. Vous n’avez plus de sous? Faites des économies et prenez du low-cost.
Vous n’avez plus de sous? Prenez des crédits! Crédit immo, crédit sur les travaux, crédit conso, crédit étudiant.
Vous n’avez plus de sous? Faites des économies énergétiques et prenez un crédit écolo avec 30 000 euros à taux zéro.
Vous n’avez plus de sous? Alors taisez vous, ne manifestez pas et vous donnera 1500 euros pour votre première année d’enseignement dans le public.
Vous n’avez plus d’emploi et donc plus un rond? Votez pour qui vous savez, il vous redonnera votre emploi et un pouvoir d’achat. Mais si puisqu’il vous le dit! Et tous ces étrangers de l’est, qui vous volent honteusement vos emplois pour produire le tee-shirts ou la voiture que vous n’auriez pas pu vous offrir si vous et vos collègues l’aviez fabriqué, promis ce candidat va s’en charger. De cruels terroristes sûrement.

Et alors?
Après des calculs savants de journaliste, le paquet de 6 yahourts Danone nature éco pack revient à 1.45 euros le kilo.
Le paquet classique de Danone nature de 12 yahourts avec emballage, pub marketing, et 125g de produits revient à: 1.35 euros le kilo.
A votre avis, pourquoi de plus en plus de jeunes et ce, depuis les années 80, ne savent plus lire, compter, ni écrire à leur entrée en sixième?
Réponse: « Moutons, votez, je vous l’ordonne ! «