"Bienvenue chez les ch'tis": un film politique?

Personne ne s’y attendait, ni les critiques, ni Dany Boon. Mais force est de constater que c’est à un nouvel évènement majeur du cinéma français, après le triomphe de Marion Cotillard dans « la Môme », que l’on assiste.
D’après Pathé, le film peut réaliser au minimum 12 millions d’entrées. De quoi titiller l’inoubliable « Grande Vadrouille » et ses 17 267 000 spectateurs.

Mais pourquoi un tel succès? En fait, en y regardant bien, rien d’étonnant car tous les ingrédients sont au rendez-vous
– deux têtes d’affiches connues et aimées du public: Dany Boon & Kad Mérad
– des seconds rôles de bonne facture
– un pitch fédérateur: l’amitié, la générosité, l’entraide et la bonne humeur malgré les soucis sociaux financiers, familiaux, & météorologiques ;-)
– un film qui défend du même coup tout une partie de la France, le Nord (c’htis et picards), en utilisant à merveille le vecteur de l’humour via l’accent typique ch’ti, une technique qui fait mouche aussi bien dans le film que pour sa promotion.
Une auto-dérision communicative qui a certain moment du film s’étend aux autres régions (plus au Sud)
– le coté sentimental n’est pas en reste, car c’est un hommage poignant au travail du père de Dany Boon (carillonneur) et de sa ville natale, aujourd’hui célèbre: Bergues. (et pas Berk!)
Famille + Tradition + Amitié + Humour = Succès

remake à l’UMP: Bienvenue chez les cons! Echec de ce film attendu dès ce week-end pour les municipales.

Au final, c’est aussi le contexte social en France qui accentue ce succès. La France vit un climat économique & social difficile, et s’aperçoit, pour une tranche de sa population, qu’elle a élu un billoute flambeur et désinvolte, que dis-je?, un véritable boubourse à la tête du pays.
Ce film est une bouffé d’oxygène dans un monde dépressif et permet de faire oublier aux spectateurs tous ses soucis pendant 1h40 non stop. Bien loin du côté Bling-Bling et du scénario vide d’Astérix, Dany Boon a signé une comédie populaire majeure dans l’Histoire du cinéma français au moment où la France et les Français en avait bien besoin.
Et suivant la loi de l’offre et de la demande, la rentabilité du film est assurée.

Pour Dany Boon, c’est également la « timbale », le « jackpot » bien mérité après ses années de galère au bord du gouffre. Une belle revanche sur la Vie, qui prouve ainsi que l’Amérique n’a pas le monopole du « self made man » et du « rêve américain« .
Nicolas l’Américain n’a qu’à bien se tenir…
Ainsi, Dany Boon touchera à terme: 900 000 euros (acteur) + 90 000 euros (réalisateur) + 600 000 euros de bonus à partir de 4 millions d’entrées et au-delà de 2 millions de spectateurs, une part de 30 centimes sur chaque ticket vendu, soit pas loin de 3,6 millions d’euros pour 14 milllions de tickets vendus.

Et si « Bienvenue Chez les ch’tis » battait le record des 20 millions d’entrées de Titanic? Continuons de rêver…

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